• MARCHÉS FINANCIERS :

    MOINS D'INQUIÉTUDE SUR L'ÉCONOMIE DES PAYS ÉMERGENTS

    Les inquiétudes sur l'économie chinoise sont écartées, mais l'onde de choc du Brexit va freiner la reprise économique en Europe. La croissance mondiale devrait cependant se maintenir sur un rythme annuel d'environ 3 % cette année.


    Comme souvent sur les marchés financiers, le contraste est saisissant entre le début et la fin du deuxième trimestre. Début mars, presque tous les signaux étaient au vert : l'économie chinoise qui avait beaucoup inquiété depuis août 2015 délivrait des statistiques rassurantes, le cours du pétrole était reparti à la hausse après avoir touché un de ses plus bas niveaux en janvier et les déclarations des principales banques centrales se voulaient encourageantes. Malheureusement, le Brexit est venu assombrir le tableau en fin de trimestre. Les marchés financiers, qui ont horreur des incertitudes, sont devenus encore plus volatiles. La croissance économique mondiale, même si elle accuse un certain ralentissement, ne donne cependant pas de signe d'inquiétude pour la fin de l'année.


    DES MARCHÉS ACTIONS EUROPÉENS À LA PEINE

    Avant le vote britannique, les marchés actions européens évoluaient au fil des enquêtes d'opinion : en hausse quand les sondages penchaient pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE, en baisse dans le cas inverse. Après le vote, le Brexit a eu un effet colossal sur les marchés européens, qui ont tous fini le trimestre en recul (-3,4 % pour l'indice français le CAC 40, -2,9 % pour le Dax allemand, -6,4 % pour l'Ibex espagnol, etc.). Seul le marché britannique a résisté à l'onde de choc, enregistrant même une hausse, mais en trompe-l'œil, de +5,3 %, essentiellement liée au recul de la monnaie britannique. À l'inverse, de l'autre côté de l'Atlantique et dans les pays émergents, en raison de l'éloignement de la perspective de hausse des taux par la Fed américaine, les marchés d'actions se sont plutôt bien tenus (les périodes de taux bas profitent généralement aux marchés d'actions, alors plus rémunérateurs). Les indices boursiers américains, le S&P et le Dow Jones ont respectivement gagné +1,4 % et +1,9 % au cours du deuxième trimestre, quand les valeurs émergentes n'ont cédé que 0,3 % (MSCI Emerging Markets en dollar).
    Si la situation est fortement contrastée selon les pays, l'indice des marchés d'actions mondiaux (MSCI World AC), est resté imperturbable au cours du deuxième trimestre à +0,5 %.

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    MOINS D'INQUIÉTUDE SUR L'ÉCONOMIE DES PAYS ÉMERGENTS


    NOUVEAU RECUL DES TAUX DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS


    Du côté des marchés obligataires, les taux sont repartis à la baisse dans les principales économies développées. Aux États-Unis, des chiffres de l'emploi décevants ont repoussé plus loin dans le temps la perspective d'une hausse des taux américains. Le rendement de l'emprunt d'État à 10 ans est passé de 1,80 % à 1,50 % fin juin. En Europe, suite au Brexit, la dégringolade des taux s'est poursuivie : les emprunts à 10 ans de l'État français ne rapportaient plus que 0,20 % fin juin, quand ceux de l'État allemand, sur la même durée, entraient pour la première fois en territoire négatif à -0,15 %... Sur les marchés des obligations d'entreprises (sociétés peu risquées et bien notées) et du High Yield (sociétés plus risquées et moins bien notées), les performances sont restées positives sur le trimestre.


    LA REPRISE ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE FREINÉE PAR LE BREXIT

    À quoi faut-il s'attendre pour la fin de l'année ? La croissance économique mondiale devrait, au cours des prochains trimestres, se maintenir sur un rythme annuel d'environ 3 %, significativement positif mais sans accélération par rapport aux années précédentes.

    Dans les pays développés, la reprise économique tirée par la consommation interne continuera de produire ses effets. Cependant, celle-ci sera moins importante aux États-Unis par rapport à l'année dernière. En effet, le marché du travail en situation de plein emploi peine à s'améliorer ainsi que les gains de pouvoirs d'achats liés à la baisse du prix du carburant. Au final, la croissance du PIB devrait, en tendance, passer en-dessous du seuil de 2 % en 2017 Outre-Atlantique.

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    MOINS D'INQUIÉTUDE SUR L'ÉCONOMIE DES PAYS ÉMERGENTS

    En Europe, l'activité va subir les effets de la crise politique ouverte avec le Royaume-Uni. Sous l'effet de la très forte incertitude politique, l'économie britannique va subir un choc important et les exportations de la zone Euro vers ce pays (4 % du PIB de la région) en seront affectées. Ces facteurs vont ralentir, de façon perceptible, l'économie de la zone Euro au deuxième semestre 2016 et début 2017. Le rythme général de la croissance, supérieur à 1,5 % par an à la fin du 1er semestre 2016, devrait donc fléchir en-dessous de ce niveau au cours des prochains trimestres, mais sans effondrement (notre prévision est de 1,2 % pour 2017).


    Dans les pays émergents, les situations resteront très diverses d'un pays à l'autre. L'économie chinoise continuera de ralentir en pente douce mais certains des pays qui ont subi de fortes récessions en 2015 connaîtront une amélioration.

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    MOINS D'INQUIÉTUDE SUR L'ÉCONOMIE DES PAYS ÉMERGENTS

    INDICATEURS DE MARCHÉS AU 30/06/2016

    Les marchés actions Valeurs Performances 3 mois (%)
    CAC 40 4 237,48 -3,37
    S&P 500 2 098,86 +1,90
    MSCI WORLD 1 653,23 +0,30
    Les marchés de taux Valeurs Performances 3 mois (%)
    TAUX À COURT TERME (%) Écart en BP
    Euribor 3 mois +0,286 +0,53
    Eonia +0,293 +0,596
    TAUX LONG (%) Écart en BP
    OAT 10 ans +0,20 -0,21
    Taux 10 ans Allemagne +0,02 -0,14
    US T-BONDS 10 YR +1,49 -0,29
    LES MATIÈRES PREMIÈRES
    Or (once) $ 1 321,07 -3,90
    Brent $ 48,21 +21,25
    LES DEVISES
    Euro/Dollar 1,110 -2,59
    Euro/Yen 113,97 -11,02
    Euro/Sterling 0,83 +4,69
    Dollar/Yen 102,58 -8,73